Canaris

Nous vivrons mon aimée sans aucune ironie,

Et nous achèterons peut-être des canaris

J’aime quand tu vas nue répondre au téléphone,

Il y en a peu qui aiment et très peu qui se donnent.

Au bout de quelques heures le ciel est presque rouge,

Nos regards glissent et meurent et parfois nos corps bougent

Il n’y a plus vraiment de parcours prévisible,

Il se passe des choses totalement indicibles.

Je n’ai jamais été parfaitement lucide,

Je n’aime pas le bruit et j’ai horreur du vide

Le don total de soi est un état furtif,

Incertain ; toutefois, c’est un plaisir très vif

Et la fascination est une vie seconde ;

Il y a une autre vie qui traverse le monde ;

Certains êtres en s’aimant ont fait trembler la terre ;

D’autres vont à l’amour comme on va à la mer

Et plus je te connais, plus mon regard est fixe.